vante... le roman ne peut approcher la
réalité mentale... à moins que les
pensées ne s'écrivent avant d'être
souvenir, avant d'imprégner la mé-
moire... à cette seule condition elles
peuvent être vivantes.

Quand j'écris je perds la notion du
temps, il devient comme si je le regar-
dais a posteriori, je suis comme si
habitant du futur je regardais cet ins-
tant présent... Quelques jours de
voyage laissent la même impression
que celle connu par l'écrivain... les
mots défilent un à un, les phrases déjà
se perdent, le paragraphe n'a aucune
signification... l'écrivain n'a pas une
réelle conscience de ce qu'il écrit...
relisant, de mot en mot, comme le
lecteur, il reconstituera une pensée...
qui sera bien loin de ce qu'il aura
pensé.

Nous témoignons d'un voyage à partir
de quelques images sûres, les autres
ne sont que réédification, une réédifi-
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débutfin
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